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Mise en comparatif de notre modèle industriel et d’innovation dans le contexte de la ressource bois en IDF.

Extrait par point fort du rapport de la 3e édition des états généraux de la forêt et du bois en île de France ( FIBOIS mars 2023 ) ( extrait en italique ).

Page 14 Une utilisation équilibrée de la ressource forestière

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⦁ Les forêt d’île-de-France ont un accroissement naturel de 1,2 millions de M3 chaque année ( chiffre ONF) . 742 000 M3 de bois sont récoltés annuellement.

⦁ Seulement 50% de cette récolte est commercialisé ( le reste étant autoconsommé pour le bois de chauffage)

⦁ Cela ce décline comme suit pour les 371 000 M3 ( 94% de la surface forestière en IDF est composée de feuillus , chêne – frêne – châtaignier)

⦁ Soit, 30% pour le bois d’œuvre ( 111 300 M3),7% ( 25 970 M3) pour le bois industrie et 63% (233 730 M3) pour le bois énergie.

⦁ Par notre principe constructif le CMPB (après concertation avec la filière bois), est en mesure d’exploiter le bois dit de « surbille » qui pourra s’ajouté au bois d’œuvre ou de construction.
Soit seulement pour l’ IDF un estimatif de 33 390 M3 par an de ressource à revalorisée .

⦁ Aujourd’hui, la part de marché de la construction bois représente 7% du marché de la construction en île-de-France . L’utilisation du bois dans la construction permet de stocker du carbone dans le long terme et de remplacer d’autres matériaux plus énergivores par effet de substitution. D’autre part, 69% des projets livrés en bois en 2021 étaient en construction neuve.

Le bois d’œuvre utilisé dans la construction est essentiellement du bois résineux, quand la forêt francilienne est principalement composée de feuillus à 94% . Par manque d’industries de transformation sur le territoire régional, cela conduit à seulement 1% du bois d’œuvre récolté en île-de-France qui peut est transformé localement .
⦁ La transformation : 50 scieries en 1980 en 2022 seulement 7 scieries (dont 2 scieries mobiles)sont opérationnelles .
1% Soit 1 200 M2 de bois d’œuvre transformée en île-de-France .
20% soit 24 000 M2 de bois d’œuvre transformée dans les proches régions pour le marché national .
69% pour l’export sous forme de grumes .

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Suite à ce constat purement factuel nous pouvons prétendre avec notre principe structurel « CMPB » permettre d’intégré à nouveau la ressource bois feuillus dans le bois d’œuvre sans perturbé cet équilibre d’échange commercial avec une possible optimisation et revalorisation des « surbilles »de feuillus.

Au sujet de notre principe industriel.
Notre proposition d’ « Usine Cathédrale » à une capacité de transformation à partir de plot avivé de courte longueur ( maximum 2,4M de long soit 2 000 M3 /AN ) provenant de « surbilles » qui dans un cadre industriel fourniront des éléments de bois d’œuvre et des mobiliers divers ( structure et mobilier sous brevet déposé à l’INPI ) produit également dans ce type de ressource .
L’organisation particulière de notre concept industriel intègre les points forts suivants avec une unité de production adéquat .

⦁ Sur un foncier industriel ( projet de zone industrielle en filière bois « Ino Vallée » à Carrière sous Poissy) de 7700 M2 avec notre usine de 1300 M2 de construction avec un complexe de séchoir passif ( conception G.DU.BOIS ) de 2100 M2 permettant le séchage lent et naturel de 2 600 M3 de plots Avivés . Ces séchoirs ( dépôt de brevet INPI) seront le support d’une production photovoltaïque optimisé à hauteur de 1 200 M2 ( plein sud 30°) . Avec l’apport de 800 M2 sur l’usine elle-même , la production électrique sera égale à 1 ans de consommation en autonomie totale ( au rythme de production usine en 2* 8H /jour ) avec une surproduction évaluée à 30% pour le photovoltaïque sur les 4 mois d’été.

⦁ La typologie architecturale de l’usine sera un démonstrateur de notre charpente à « Petit Bois » ainsi qu’une structure en « béton biosourcé » du groupe Vicat.

⦁ L’usine est composée d’un ensemble d’outil industriel propre à prendre en charge le plot avivé et de poursuivre sa transformation en produit manufacturé conforme à une distribution grand public (sous le contrôle du FCBA) .

Plan de Montage et video du robot

⦁ « L’Usine Cathédrale » dans sa globalité peut être considéré comme une nouvelle forme d’organisation et de production industrielle de la ressource en feuillus, celle-ci peut être dupliqué afin de rendre possible une suite industrielle relocalisé faisant suite aux usines de première transformation que sont les scieries en général. La filière bois peut s’approprié cette nouvelle conception de produire en bois afin de recentrer celle-ci sur les bassins forestier de notre pays.

Sur le plan concurrence, nous nous retrouvons en situation frontale avec l’industrie de la structure collée en ressource résineux et feuillus de hêtre essentiellement.

A l’avenir après normalisation de notre process , nos pouvons être une nouvelle forme de mise en œuvre sur le plan structure autour de sa particularité de montage ,totalement économique concernant le levage et permettre de fait une réelle possibilité d’auto construction . Par contre nous venons en complément de production à la charpente traditionnelle concernant la ressource délaissé depuis toujours la ressource dit des « surbilles ».

ETUDE DE MARCHE DE NOS CONFRERES OU DE NOS FUTURS PARTENAIRES.

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Comparatif des brevets développés autour de la maison en kit depuis 60 ans en Europe.

Les structures de maison en bois en kit


Les structures en bois offrent l’avantage d’être résistantes, économiques ou encore esthétiques. En outre, ces structures offrent l’avantage d’être naturelles, ce qui dans une conjoncture où l’écologie et l’utilisation du biologique ont une place importante, offre une réelle alternative aux matériaux de construction classiques tels que le métal ou le ciment.

Pour les maisons en bois en kit, on retrouve principalement 2 systèmes :


L’ossature bois;
Le système poteaux-poutres.

L’ossature bois se prête totalement au kit. En effet, il s’agit d’un assemblage de panneaux qui composent la structure de la maison niveau par niveau. Ces panneaux sont construits en atelier à partir de montants horizontaux et verticaux vissés les uns aux autres. Au milieu de ces montants, des plaques d’isolants sont fixées pour combler les vides.


Aujourd’hui de nombreux constructeurs de maisons en kit proposent cette version ossature bois qui séduit de nombreuses personnes par sa rapidité de construction. Les panneaux sont livrés sur le chantier et il ne reste plus qu’à les monter un par un pour construire la maison.

Le système poteaux-poutres, version plus traditionnelle de la maison en bois, peut elle aussi se décliner en version kit. En fonction du plan de la maison, les madriers sont usinés, numérotés et répertoriés sur un guide de construction. La charpente est également préfabriquée. Le tout est ensuite livré sur le chantier pour un montage à la façon « Lego ».

Solutions disponibles sur le marché

Parmi les principaux constructeurs de maisons bois en kit, on peut citer :

Booa : Marque du groupe français Burger, constructeur de maison individuelle depuis 2011. L’entreprise propose 16 modèles de maisons prêtes à personnaliser en ossature bois. Type de construction : ossature bois.
Kontio : Créée en 1970, Kontio est une entreprise finlandaise, qui fut l’un des premiers fabricants de maison individuelle en bois massif. Elle réalise en moyenne chaque année plus de 2 300 bâtiments. La société propose différents styles, afin de cibler les envies et besoins de chacun. Type de construction : madriers.
Kit Eco Logis : Entreprise française créée en 2008, qui propose des maisons en bois bon marché, mais de qualité. L’aspect normes et environnement est important pour l’entreprise. Ainsi, le bois utilisé est certifié PEFC et vient de forêts françaises. Type de construction : madriers.
Maison Bois Kit : Entreprise familiale issue d’une filiale basée en Europe du Nord. Présente depuis 1995 en France, elle est aujourd’hui un acteur majeur de la construction bois avec plus de 2 500 maisons réalisées en Europe. Type de construction : ossature bois, madriers et rondins.
Natilia : Fondé en 2010, Natilia est aujourd’hui le premier réseau de constructeur de Maison à Ossature Bois (MOB). Les éléments des maisons Natilia sont préparés au préalable en usine, pour ensuite être assemblés sur le chantier. La préfabrication en atelier permet ainsi de diminuer le temps de construction et donc la main d’œuvre. Type de construction : ossature bois.
Skan : Avec plus de 50 ans d’expérience, la société Skan rayonne au niveau Européen dans le domaine de la maison en bois massif. Préfabriqués en Scandinavie, les éléments en bois, issu de forêts gérées de manière durable, sont garantis de qualité. Pour chaque modèle de maison, trois kits différents sont proposés. Type de construction : ossature bois, bois massif.
Honka : Créée en 1958, l’entreprise finlandaise Honka est un acteur international de la maison en bois massif avec plus 85 000 maisons déjà construites. De nombreuses technologies ont été développées par le constructeur et leur système de production est aujourd’hui automatisé. Ce qui lui permet de proposer des maisons haut de gamme et écologiques. En outre, le bois utilisé pour ses constructions vient de forêts certifiées PEFC et ses produits répondent aux normes de l’Union Européenne. Type de construction : madriers et rondins de bois massif.
Poirot : Constructions Bois : Entreprise française créée en 1997, qui dispose de deux usines. Ses réalisations sont en ossature bois et construites en madriers. Fabricant-constructeur, Poirot Construction Bois fournit des éléments parfaitement calibrés et donc faciles à assembler pour l’auto-construction. Type de construction : madriers, ossature bois, système de poteau-poutre.
Tiro : Entreprise française créée en 1993. Le bois utilisé pour leurs constructions est mis en oeuvre dans des usines suédoises avant d’être directement envoyé sur le site du chantier. Afin de diminuer les coûts de construction, l’entreprise mise sur des modèles de maison simples avec toitures à deux pentes et plans rectangulaires. Cette conception simple permet un montage facile pour l’auto-construction. Type de construction : ossature bois.


Limites des solutions du marché


Toutes ces solutions du marché présentent les mêmes limites de performances sur le plan technique, de l’éco-conception et de l’ergonomie. En effet, ces solutions reposent essentiellement sur des poutres en bois, qui sont de manière classique monobloc et taillées dans la masse ou en lamellé collé, sont d’un poids élevé, encombrantes, difficiles à manipuler, rigides, d’un coût écologique et économique élevé, et ont tendance, en vieillissant, à vriller sous l’effet des aléas climatiques et/ou à se fissurer. C’est l’ensemble de ces limites que nous proposons de dépasser en développant notre poudre avec éléments modulaires pour la construction de maisons en kit.


Brevets /


Nous avons réalisé une recherche d’antériorité sur les structures bois et éléments modulaires. Nous citerons ici quelques références issues de cette recherche avant de conclure sur les limites de ces solutions.

  • Brevet FR3004475A1 – Élément d’assemblage, kit et procédé d’assemblage d’une structure en bois. L’invention concerne l’assemblage d’une structure en bois avec un système d’assemblage permettant de s’adapter aux dimensions des poutres. Cette solution propose : – un élément d’assemblage de poutres en bois, adaptable aux dimensions d’au moins l’une des poutres en bois – un élément d’assemblage de poutres en bois, simple de fabrication – un élément d’assemblage de poutres en bois peu onéreux. Un quatrième objectif est de proposer un élément d’assemblage de poutres en bois résistant tant aux contraintes mécaniques qu’aux conditions climatiques – un élément d’assemblage de poutres en bois facilitant l’assemblage d’une structure en bois et améliorant la rapidité d’assemblage d’une telle structure.


Principaux brevets cités : US1945925A ; US4713923A ; US5349800A ; US6209268B1.

  • Brevet WO2017151005A1 – Maison en kit pour assemblage de maisons en bois. L’invention concerne des constructions en bois assemblées à peu d’étages. La maison en kit comprend au moins une carcasse à un étage réalisée à partir de pièces en bois collé dans lesquelles sont formées des mortaises et qui comportent à leur extrémité des tenons pour raccorder les pièces entre elles, des éléments de parois avec une charge de remplissage, des revêtements interne et externe. On utilise en tant que revêtement des panneaux dotés d’un cadre, d’un amortisseur disposé sous forme de bandes en suivant le périmètre de panneau et une isolation thermique posée dans l’espace à l’intérieur du cadre. Le résultat technique de l’invention est une meilleure isolation thermique de la construction.


Principaux brevets cités : SU1513098A1 ; RU44697U1 ; RU2483170C2.


  • Brevet EP2347057B1 – Systeme de construction modulaire.
    L’invention a pour but de proposer un système de construction préfabriquée qui permet une mise en oeuvre rapide et aisée d’un bâtiment, qui favorise l’utilisation du bois, matériau très économique et performant en matière d’isolation, et qui permet de remédier aux divers inconvénients précités. Le système modulaire en question consiste en un système où le gros oeuvre vient de l’assemblage en juxtaposition et/ou en superposition de plusieurs unités préfabriquées, chacune desdites unités comprenant une ossature constituée de la juxtaposition en alignement coaxial d’une multiplicité d’éléments en forme de cadre, où lesdits cadres présentent chacun une traverse basse destinée à constituer l’un des supports d’un plancher, deux montants latéraux destinés à constituer chacun l’un des supports de fixation de panneaux muraux intérieurs et extérieurs, et au moins une traverse haute destinée à constituer l’un des supports de fixation d’un plafond, et il se caractérise essentiellement en ce que lesdits longerons hauts ou bas, de chacune desdites unités, longent extérieurement lesdits cadres, et chacun de ces longerons est conçu apte à pouvoir être assujetti au longeron analogue d’une unité juxtaposée.


Principaux brevets cités : US3609936A ; US3717964A ; GB2334045B.

  • Brevet WO2019077270A1 – Système modulaire de construction de bâtiment à ossature bois. L’invention concerne un système modulaire de construction de bâtiment à ossature bois comprenant plusieurs modules d’ossature bois de section parallélépipédique rectangle composés d’une série de montants verticaux filants toute hauteur, reliés deux par deux par au moins deux solives horizontales dont au moins deux modules assemblés horizontalement en délimitant un mur entre lesdits modules et au moins deux modules d’ossature bois assemblés verticalement, parmi lesdits montants verticaux étant prévus au moins un montant de mur. Plus particulièrement : – au moins lesdits montants de mur de modules adjacents horizontalement sont décalés et se chevauchent, au moins partiellement, l’un par rapport à l’autre ; – et les montants d’un module supérieur reposent sur les montants d’un module inférieur, directement ou indirectement par l’intermédiaire d’une couche de matériau non compressible. L’invention porte en outre sur un bâtiment à ossature bois comprenant au moins un tel système modulaire.


Principaux brevets cités : WO2014140479A1 ; FR2937658A1.

  • Brevet FR3073870A1 – Structure de poutre en kit. L’invention propose une structure de poutre en kit, comprenant des panneaux, à savoir deux panneaux latéraux, au moins un panneau central et des entretoises. Chacun des panneaux est constitué d’une face longitudinale supérieure et d’une face longitudinale inférieure, ainsi que de deux faces transversales latérales et de deux faces longitudinales latérales, caractérisée en ce qu’au moins un panneau comprend au moins une rainure transversale latérale localisée sur au moins une de ses faces transversales latérales, destinée à la jonction de deux structures de poutre par l’emboîtement d’une plaque de jonction.


Principaux brevets cités : DE9419703U1 ; WO1998000617A2 ; WO2007086716A1.

  • Brevet WO2007086716A1 – Module en bois et son procédé de fabrication. L’invention concerne un module en bois à plusieurs chambres formé de deux éléments externes oblongs disposés en parallèle l’un par rapport à l’autre et avec un espace entre eux, éléments qui sont assemblés au niveau de leurs surfaces plates internes au moyen d’éléments transversaux d’assemblage en queue d’aronde. Un certain nombre d’éléments de séparation internes sont placés entre ces éléments transversaux parallèlement aux éléments externes. Les chambres formées entre les éléments en bois procurent à un tel module en bois de bonnes propriétés d’étanchéité et de ventilation, le rendent léger et lui confèrent de meilleures propriétés mécaniques. Le module en bois à plusieurs chambres est destiné à être utilisé dans l’industrie du bâtiment pour une édification rapide de bâtiments utilisés à diverses fins.

Principaux brevets cités : WO2002103128A1 ; WO2003102325A2.

Limites de l’existant :

Cette recherche d’antériorité nous a permis d’identifier l’état de la technique avant de soumettre notre nouveau concept à l’INPI. Parmi les solutions analysées, aucune ne propose une modularité comparable à notre solution, notamment pour l’assemblage de la poutre et la possibilité de réaliser des formes non-rectilignes de grande portée. Par ailleurs, les performances de notre solution en matière d’ergonomie dépassent largement l’existant, notamment grâce à la possibilité de manipuler et d’assembler la poutre avec un seul opérateur, sans outillage.

OBJECTIFS VISÉS, PERFORMANCES À ATTEINDRE :

Ce projet vise le développement d’une poutre en bois avec des éléments modulaires pour structure de maison en kit. Autrement dit, la solution doit reposer sur un élément modulaire pour une poutre destinée à la construction d’une structure de maison en kit.


Les objectifs visés sont les suivants :


Pour l’élément modulaire, u
ne conception permettant de réaliser des poutres de forme non-rectiligne (arc de cercle par exemple) et de grande portée.

Une résistance mécanique pérenne conforme aux normes et règles de construction en vigueur dans le domaine du bâtiment.


Pour la poutre :


Un assemblage permettant le con-formage des éléments modulaires.

Une poutre facile à manipuler et à assembler, par un seul opérateur, sans outillage de levage particulier.

Une résistance mécanique pérenne conforme aux normes et règles de construction en vigueur dans le domaine du bâtiment.

Pour la structure de maison en kit.

Des fondations en béton avec plots.

Des poutres transversales fixées sur les plots.

Des traverses longitudinales parallèles fixées sur les poutres transversales, aptes à recevoir un plancher.

Des poteaux verticaux fixés sur les poutres transversales (façade extérieure et cloisons).

Des poutres avec éléments modulaires maintenues à distance les unes des autres par des traverses de liaison.

Une charpente formée de manière classique par des arbalétriers, des sablières, des pannes, des faîtières ou encore des chevrons.

La solution dans son ensemble (élément modulaire + poutre + structure) vise à dépasser les performances des solutions concurrentes qui reposent en général sur des poutres classiques monobloc. Un dépassement des performances sur le plan de l’éco-conception et de l’ergonomie, pour pallier les inconvénients et les difficultés que l’on retrouve dans toutes les solutions disponibles sur le marché : poids élevé, encombrement, difficultés de manipulation, rigidité, coût écologique, mauvaise tenue dans le temps.

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Le Génie des lieux, ou l’esprit des lieux

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Gilles Clément

Texte d’introduction des rencontres autour de Gilles Clément

Abbaye et Fondation de Royaumont

Du 29 et 30 juin 2018

Génie naturel ! Génie humain ?

Le Génie des lieux, ou l’esprit des lieux (le Tayori japonais), vient de la configuration du site, son exposition aux vents et à la lumière, son orientation. Parmi les différentes offres d’excavations géantes du relief karstique des gorges de l’Ardèche, les contemporains de la Grotte Chauvet ont choisi le lieu à partir duquel on perçoit le Pont d’Arc dans toute sa splendeur au-dessus de la rivière. Ils ont choisi le génie des lieux. Celui-ci n’existe pas sans la perception sensible de l’interprète des lieux.

Le Génie humain s’exerce par une activation de l’imaginaire dont les élans de créativité conduisent aux prouesses de la pensée, aux exploits de la raison, aux performances technologiques, aux subversions positives de l’art. Le génie humain prend toute sa dimension dans l’exercice du « projet ».

Le niveau de conscience du génie des lieux par le génie humain détermine la force et la portée du projet.

Le rapport entre l’Homme et son habitat est ce qui relie ces deux « génies » en faisant apparaître tantôt le désir de fusion, tantôt la volonté de séparation. Ces deux génies fonctionnent ensemble, on ne peut séparer la condition humaine du contexte dans lequel elle trouve son existence.

À cela il faut ajouter un troisième génie : celui du vivant non humain. Le Génie Naturel se tient en marge des deux précédents. Il existe par les conditions mêmes du vivant : nécessaire résistance aux aléas du temps, mise au point des stratégies de résilience au cours de l’évolution.

Nous vivons une époque où l’humanité découvre qu’en appartenant à l’écosystème planétaire elle dépend du Génie Naturel et qu’elle ne peut s’exclure de la nature sans prendre le risque du suicide par ignorance. Elle vient juste d’arriver sur la planète, les plantes et les animaux étaient là avant, ils ont des choses à dire.

Gilles Clément

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BOURRINE DU MARAIS BRETON VENDÉEN

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https://wiki.maisons-paysannes.org/wiki/Bourrine_du_Marais_breton_vendéen

La bourrine vendéenne est une habitation trapue et longue, construites avec les ressources locales comme la terre d’argile et les roseaux dont on fait du torchis. Ces modestes chaumières basses sont blanchies à la chaux ou d’un enduit couleur terre et sont surmontées d’un épais toit de roseaux.

Le terme bourrine viendrait d’ailleurs du latin « burra » ou « bourre » signifiant laine grossière, rappelant l’action de fournir les toitures en fibre végétale. La chaumière porte également le nom local de « rouchine » (venant du terme roseau). D’autres termes sont utilisés pour décrire cette architecture et sont issus du maraîchin, dialecte du Marais Breton et particulièrement de Vendée.

Cette construction était habitée par les paludiers, les paysans ou les travailleurs de la mer.

Sur la base de cette définition et nourris par le travail de l’étude « Maison de terre et de roseau : regards sur la bourrine du marais de Monts »Dirigé par François Le Boeuf, Chercheur. Inventaire. Région Pays de la Loire ( texte intégral dans le BLOG G.DU.BOIS de février 2022 )

francois.leboeuf@culture.gouv.fr

Nous nous sommes inspirés de cette architecture vernaculaire emblématique pour proposé des variantes d’usage avec des ressources différentes en intégrant notre structure G.DU.BOIS .
Nous sommes à même de proposés avec ces variantes les BD9 ,BD10 et BD11 une nouvelle , mise en œuvre conforme à notre démarche « Architecture Vernaculaire moderne » voir article « Créer et produire de l’architecture vernaculaire avec l’outil robotique » de décembre 2021.

Les descriptifs de ces maisons sont les suivantes.

-Ces éléments seront disponible fin février ou début mars 2022

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GduBois - Bois

Le prix d’usage, synthèse d’Alexis DANA et Pierre RONDEAU 

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Le prix d’usage: OVNI de la loi Hamon ?

La loi Hamon introduit en droit français la notion de prix d’usage.

S’inscrivant dans une volonté de politique de développement durable, ce « nouveau prix » qui s’oppose au prix d’achat vise à faire payer au consommateur la fonctionnalité des produits qu’il utilise et non leur propriété. La pertinence économique d’un tel prix n’est pas forcément justifiée et risque d’être source de difficultés dans sa mise en place par les professionnels.

Sur les rails depuis plusieurs mois, le projet de loi relatif à la consommation, porté par l’ancien Ministre Délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la Consommation, M. Benoît Hamon, a été adopté et publié au journal officiel le 18 Mars 2014, après un long processus législatif l’ayant conduit deux fois devant l’Assemblée Nationale et le Sénat puis en commission mixte paritaire.

S’il est surtout connu et médiatisé du fait de l’action de groupe qu’il introduit en droit français (articles 1 et 2 de la loi) ainsi que pour la possibilité qu’il offre aux avocats de faire du démarchage et de la publicité (article 13 de la loi), le texte porté par M. Benoît Hamon est source de nombreuses innovations, dans maints domaines : renforcement de la protection des consommateurs, notamment à travers une modification de la règlementation de la vente à distance, extension des pouvoirs des agents de l’Autorité de la Concurrence et de la DGCCRF, encadrement renforcé des négociations commerciales, libéralisation de la vente de lunettes sur Internet…

L’une des innovations apportée par le texte concerne l’affichage des prix.

Les règles relatives à l’affichage du prix d’achat sont depuis longtemps connues et établies. Si le vendeur peut (sauf exception des produits règlementés) librement déterminer le prix des biens et services qu’il propose par le jeu de la concurrence, il a pour obligation d’informer le consommateur sur les prix, par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout procédé visible et lisible approprié.

L’article 4 de la loi Hamon introduit une nouvelle notion, distincte du prix de vente précité : le prix d’usage. Les vendeurs de produit (dont la liste est dans un premier temps fixée par décret) peuvent pratiquer l’affichage d’un double prix pour un même bien : un prix de vente et un prix d’usage, ce dernier étant défini par la loi comme la valeur marchande associée non à la propriété du bien mais à l’usage du service rendu par ce bien.

Déjà évoquée sous la présidence de M. Nicolas Sarkozy et désormais portée par le mouvement politique Europe Ecologie Les Verts (EELV), une telle mesure a pour objectif d’instaurer une « économie de la fonctionnalité ».

Selon M. Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, l’économie de la fonctionnalité, encore peu connue, constitue un levier majeur pour un modèle économique alternatif. La raréfaction des matières premières, la montée inéluctable des dépenses énergétiques et des enjeux socio-écologiques doivent exhorter à innover pour s’engager dans la voie du développement soutenable.

De nombreuses entreprises ont déjà choisi l’économie de fonctionnalité: Michelin, Elis, Xerox.

Le client, au lieu d’être propriétaire de ses pneus, de son vélo, de ses uniformes de travail, de son imprimante, peut louer le service offert par ces biens. Ce modèle économique a notamment été encouragé par le Grenelle de l’environnement.

Pour l’entreprise, c’est un gage de visibilité et de constance, mais aussi un gain estimé entre 30 % à 50 % sur les énergies et les matières premières.

Elle a donc intérêt à proposer un produit qui dure, de qualité, innovant, pour fidéliser sa clientèle. L’entreprise économise aussi des coûts en recyclant le même produit dont elle reste propriétaire. Le consommateur est également gagnant, puisque les prix diminuent et s’adaptent vraiment aux besoins.

L’économie de l’usage constitue un levier pour lutter contre l’obsolescence programmée, ensemble des techniques visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement.

En effet, aujourd’hui, être propriétaire d’un bien ne signifie plus forcément pouvoir en profiter longtemps. A l’heure du choc de simplification décidé par le gouvernement, l’introduction de la notion de prix d’usage n’a pas été sans susciter des réserves. Comment réagira le consommateur face au flot d’informations plus ou moins pertinent reçu préalablement à l’achat ? Comment s’adapteront les professionnels ?

Une réflexion économique s’impose quant à la pertinence de l’instauration d’un tel prix. Existe-t-il une différence entre valeur d’usage et valeur d’échange ?

A priori, la valeur d’échange se définit comme le prix déterminé sur un marché par une confrontation de l’offre et de la demande tandis que la valeur d’usage représente l’utilité concrète d’une marchandise, la satisfaction des besoins. La valeur d’usage a donc un aspect social, rendant son interprétation difficile.

L’utilité d’une marchandise ne peut être définie objectivement et dépend du choix des individus : chacun lui attribue une valeur en fonction de son besoin.

Il semble exister une dichotomie entre valeur d’usage et valeur d’échange, comme l’illustre le paradoxe de l’eau et du diamant posé par Adam Smith :

« Il n’y a rien de plus utile que l’eau, mais elle ne peut presque rien acheter ; à peine y a-t-il moyen de rien avoir en échange. Un diamant, au contraire, n’a presque aucune valeur quant à l’usage, mais on trouvera fréquemment à l’échanger contre une très grande quantité d’autres marchandises. »

Ce paradoxe a été résolu par l’économiste Vilfredo Pareto en 1906 dans son ouvrage Manuel d’Économie Politique. Pour cet économiste italien, la valeur d’une chose ne dépend de rien d’autre que de ce que les acheteurs mettent en œuvre pour l’obtenir ; cette volonté est fixée par contrat sur un marché : le prix. La distinction entre valeur d’usage et valeur d’échange s’efface au profit d’une seule valeur fixée par la rencontre entre l’offre et la demande.

Dans le cas de l’eau et du diamant, au-delà des considérations de l’utilité que chaque bien procure, seule compte la détermination de chaque agent à obtenir le bien. Le prix ne fera que s’ajuster en fonction de la situation. En plein désert, l’eau aura une valeur beaucoup plus élevée que celle du diamant tandis que sur un marché sans contrainte, l’eau en quantité suffisante et librement accessible verra sa valeur diminuée face au diamant disputé du fait de sa rareté.

Pour Vilfredo Pareto, chaque bien n’a qu’une seule valeur : celle fixée sur le marché. Considérer l’existence de deux prix différents, c’est refuser le naturalisme mercantile, l’ajustement automatique des prix par le jeu de l’offre et de la demande et donc le marché.

En associant le prix à un prix d’usage, la loi Hamon vise à mettre en évidence une valeur d’utilisation objective.

Or, cela revient à rétablir le paradoxe de l’eau et du diamant. Quelle est la valeur objective de l’eau que l’on soit en plein désert ou à côté d’une source naturelle ?

Dans l’esprit de la loi, le prix d’usage serait la valeur de location à un moment donné. En ayant connaissance de la valeur d’utilisation du produit « en temps réel », l’agent rationnel ne serait pas incité à acheter un bien potentiellement périssable, notamment du fait de l’obsolescence programmée. Par exemple, la location de matériel informatique, rapidement obsolète, serait préférée à un achat dont le prix serait supérieur à celui de l’usage.

La consécration législative de la notion de prix d’usage, encore trop imprécise, risque d’être source de difficultés pour les professionnels et praticiens du droit.

Face à l’incertitude du développement d’un tel projet, le législateur a rendu son application facultative et provisoire. Entre le 1er Janvier 2015 et le 31 Décembre 2017, les vendeurs auront la possibilité d’afficher un double prix à titre expérimental. Dans l’intervalle précédant cette période, le gouvernement se concertera avec les différentes parties prenantes au projet afin d’établir par décret la liste des produits susceptibles de recevoir un affichage des prix double.

A l’issue de cette phase d’expérimentation de deux ans, le Gouvernement remettra au Parlement un rapport établissant le bilan et les perspectives de développement de l’économie de fonctionnalité. Espérons que d’ici là, le flou entourant la mise en place de cette mesure se sera dissipé.

Alexis DANA Pierre RONDEAU:

1. Article L113-3 du Code de la consommation

2. Le Grenelle de l’environnement est un ensemble de rencontres politiques organisées en France en septembre et décembre 2007, visant à prendre des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable, en particulier pour restaurer la biodiversité, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et améliorer l’efficience énergétique.

3. Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776.

4. Il est d’ailleurs paradoxal qu’une telle « opposition » au marché ait pour source un parti chantre de l’Europe libérale.

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Pierre Caye : Durer – Éléments pour la transformation du système productif (Les Belles-Lettres, 2020).

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Essais inédits , dialogue M. Deguy / Pierre Caye

Michel Deguy est un poète, traducteur et essayiste français né le 23 mai 1930 à Paris, rédacteur en chef de la revue Po&sie.

Pierre Caye est un philosophe et directeur de recherche au CNRS. Il a fondé le groupement de recherche international du CNRS «Savoirs artistiques et traités d’art de la Renaissance aux Lumières».

Michel DEGUY • Pierre CAYE

MICHEL DEGUY: Pierre Caye est un savant hors pair, doctissime

Théoricien, est-il irréfutable ? Mais s’agit-il d’une théorie, dont la « falsifiabilité » garantirait la scientificité ?

Que pourrait être le « se tromper » dans son cas ?

L’affaire est celle du patrimoine, et de l’espoir que Caye entretient quant au sens traditionnel de la patrimonialité. Une autre clairvoyance est-elle « opposable » ?

La mévue n’est pas une bévue.

Voici les généralités de mon approche différente qui porte sur la faiblesse de la notion d’« environnement » ;Le trop tard de l’écologie impuissante ; L’ignorance du phénomène culturel social total, qui a dépatrimonialisé le patrimoine en le « culturel-isant » ;L’hégémonie trompeuse de la permanence de termes, non seulement vidés de leur sens, mais remplacés par leur contraire à mauvais escient ;La faiblesse insigne de la distinction spiritualiste entre matériel et immatériel (que la notion lyotardienne de « l’immatérial » n’a pas amendée), si la matérialité est celle du signifiant ;L’obsolescence de l’homme (Günther Anders), et sa fin prochaine.

Il est stupéfiant que dans un ouvrage aussi considérable que Durer, qui fait suite à un exercice de lucidité aussi éclairant que celui qui concerne « la destruction créatrice », c’est-à-dire la pensée-unique économiste de la croissance par la consommation, aucun développement autonome ne cible la publicité, qui est le foyer central de l’annihilation.

La publicité n’est pas « un aspect des choses ». Le moteur de la croissance de la croissance est la relance par la novation. Un rasoir à cinq lames, « qui change la vie », relègue à la déchetterie le rasoir à quatre lames – en attendant le six lames. La 5G c’est beaucoup mieux que la 4G, en attendant la 6.

Mais l’obsolescence, pour l’oreille philosophique, c’est en fin de compte l’obsolescence de l’homme, comme l’avait vu Günther Anders.

Reprenons.

Hitler conquit son peuple et l’Europe par la propagande.

Or la publicité est 10ⁿ fois plus puissante que la vieille propagande. Il faut regarder cette méduse en face, sous peine de cécité.

  1. a) La vie des humains au 21 siècle est entièrement «servitude»
  1. b) La publicité occupe tous-les-écrans (comme eût dit Lagarce)
  1. c) Ce phénomène social total est dénié par la publicité.
  1. d) L’énoncé publicitaire (L’Oréal lave plus blanc), le slogan, ni vrai
  1. e) La signification kantienne, ou des « Lumières », de l’espace
  1. f) La « servitude volontaire », mutée en obéissance massivement.

Ne pas reconnaître ces faits, c’est se laisser méduser.

PIERRE CAYE: Vous vous étonnez du peu de place qu’accorde à la publicité ma critique du système productif et de l’économie de marché, d’omission d’autant plus étrange et déplorable qu’on ne saurait minimiser, et je suis tout à fait d’accord avec vous sur ce point, le rôle considérable que joue la publicité dans la constitution symbolique de notre réalité contemporaine. On pourrait citer à cet égard la formule provocante de Patrick Le Lay, l’ancien P.-D.G de TF1, affirmant que «ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible».

Le P.-D.G de TF1 ne se contente pas de signifier l’importance dans l’industrie des programmes télévisuels de la publicité et de sa puissance financière.

Il dit quelque chose de moins banal, à savoir que la publicité et son efficace dépendent d’un dispositif narratif plus vaste, où elle-même s’inscrit, qui comprend non seulement l’industrie des programmes, mais l’ensemble des activités d’information et de communication ainsi que les nouvelles technologies qui en soutiennent la diffusion, sans oublier la communication politique ou l’ingénierie culturelle. La publicité n’est pas simplement une industrie tertiaire parmi d’autres au service du développement « hyperindustriel » de nos sociétés productives, mais elle constitue un régime général de la narration, omniprésent, dominant et codé, qui conduit sans aucun doute à l’appauvrissement de la langue, de l’imaginaire et de leur ordre symbolique.

Cela ne m’échappe pas.

Pourtant je n’en fais pas le noeud de ma critique. Et assurément je dois m’en expliquer.

À la lecture de l’Action humaine, le grand traité d’économie de Ludwig van Mises de 1949, qui pose les principes de la marchandisation générale de la société, ce que Mises appelle la « praxéologie », je suis frappé par le mépris que ce texte porte à la publicité, qu’il réduit à de la propagande.

Pour Mises, la publicité ne fait que fausser l’allocation optimale des facteurs de production à laquelle conduit la liberté des interactions favorisées par l’échange monétaire.

La publicité n’est rien d’autre, selon lui, qu’un mode d’intervention politique au service des grands trusts – d’où son assimilation à la propagande – dans le libre champ de l’économie.

Pourtant, on ne peut que constater que, sans la publicité, le marché n’aurait pu autant se propager et imposer ses règles, et qu’elle constitue l’un des instruments principaux de la marchandisation générale de la société.

Mais en est-elle pour autant l’essence ? Ou bien n’en est-elle qu’un instrument ou une prothèse ? Il apparaît en tout cas assez clairement que le système économique actuel est un dispositif practicodiscursif complexe qui ne saurait entièrement correspondre aux principes de la doctrine néolibérale mais qui, pour mieux fonctionner, intègre des éléments qui parfois rentrent en contradiction avec celle-ci.

Dans ces conditions, est-il encore nécessaire de parler de thèse et de prothèse, d’essence et de supplément, de centre et de périphérie ? La prothèse ne finit-elle pas par se substituer à ce qu’elle est censée suppléer ?

Mais, pour que cela se vérifie, il faudrait pouvoir renverser la proposition, c’est à dire affirmer non plus que la publicité est l’instrument et la prothèse du marché comme je viens de le faire, mais, inversement, que le marché et l’échange ne sont que la prothèse ou plus exactement le prétexte du devenir publicitaire de la narration qui caractérise les sociétés contemporaines.

Et cela je ne crois qu’on puisse à ce point l’affirmer, du moins en l’état actuel du marché et de son fonctionnement. La publicité rend visible le marché, et tout dispositif practico-discursif a certes besoin de visibilité pour dominer.

Mais, et c’est là sans doute où je m’écarte de vous d’un point de vue proprement philosophique –, le marché domine la société non pas par sa visibilité, mais, au contraire, par l’invisibilité de ses mécanismes, comme en témoigne l’industrie financière, par sa domination aveugle, par son mutisme, dont fait preuve par exemple l’instrument monétaire, une invisibilité et un mutisme que gèrent non pas la publicité, mais les nouvelles technologies fondées sur les big data et les algorithmes dont le règne relève de tout autres principes que celui de la narration, serait-elle publicitaire.

Il faut mesurer aujourd’hui la puissance sur les choses des chiffres qui se substituent aux mots et aux images, et qui destituent ainsi le règne symbolique de la narration publicitaire sur le réel, un règne en lui-même déjà fragilisé par l’appauvrissement de la langue sur lequel il repose.

MICHEL DEGUY: Ici je renforce notre différend. Charles Péguy, l’admirable dreyfusard, l’inoubliable recréateur du monde oublié des Hussards noirs de la République, des instituteurs et du monde du travail, écrit dans L’Argent (1913, Cahier XIV, tome III des OEuvres en prose, édition Pléiade page 800) :

Description de l’ancienneté patrimoniale. C’était l’âge du patrimoine.

Auquel ont succédé des âges de dévastation jusqu’à celui-ci, le nôtre, âge de la défiance, de la vengeance, de la haine en réseaux sociétaux, et de l’ingérabilité des sociétés – que seul le contrôle « chinois », total, implacable, « solutionnera » comme dit la novlangue (pour qui les verbes du troisième groupe sont trop difficiles).

PIERRE CAYE: En agitant le spectre de l’inflation et de ses conséquences sociales, Péguy exprimait d’abord son hostilité aux flux de l’économie que vous symbolisez justement sous la forme des réseaux sociaux et de l’ingérabilité des sociétés.

Et à ce titre vous avez raison de définir sa conception de la société comme patrimoniale s’il est vrai que le patrimoine ne renvoie à rien d’autre qu’à cette part de la richesse que l’on essaie d’une façon ou d’une autre d’extraire des flux du commerce et de l’échange pour former une réserve, un trésor qu’il convient de protéger et de transmettre, conception de la richesse qui s’oppose ainsi frontalement à la gestion anomique du capital que favorise notre époque, par prédation et accumulation sauvages. Il n’est pas d’autre façon d’assumer pour la génération présente sa responsabilité à l’égard des générations futures que de patrimonialiser ce qu’il est nécessaire de transmettre.

Et à ce titre j’adhère pleinement à ce texte de Péguy. J’ajouterai, pour en rester à la dimension économique qu’évoque ce texte, que la patrimonialisation permet de favoriser le développement social sans nécessairement recourir à la croissance.

Je ne crois pas néanmoins que la patrimonialisation des biens soit nécessairement liée à la hiérarchie et à l’inégalité des anciennes sociétés qui l’ont instaurée, et qui l’ont instaurée précisément pour assurer leur développement en l’absence de croissance économique.

Les régimes juridiques qui mettent en valeur la notion de patrimoine aujourd’hui, le domaine public ou le Patrimoine commun de l’humanité, visent au contraire un meilleur partage sinon des biens, du moins de leur usage.

La patrimonialisation est une façon d’étendre l’usage universel et public du capital.

MICHEL DEGUY: « Le couscous entre au patrimoine mondial immatériel universel de l’humanité » — le couscous apaisé, enfin égalé à la pizza, trésor des mois d’avant. Que signifie cet énoncé extravagant ?

Comment le couscous devient-il « immatériel », et du coup patrimonialisé « mondialement » ?

C’est-à-dire partout, i.e. « ni vu ni connu » : il n’a pas lieu d’être mangé.

La valeur, la valeur nietzschéenne, imposa la question universelle du19 siècle « mes valeurs, nos valeurs, tes valeurs »… En quoi a muté la« valeur » ?

Une proclamation de l’ONU arrache une chose à sa matérialité de bon repas goûteux maghrébin.

Je dis « couscous », et hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour en tant que quelque chose d’autre que les merguez connues, musicalement se lève, idée même et suave, l’absent de tout repas.

Opération mondiale médiatique instantanée, le couscous entre au menu de tous les écrans, concurrent publicitaire – pareil à une entrée en Bourse.

Le trésor mondial n’est pas « marchandise » ; mais proposé en fin dernière (« telos ») à l’humanité touristique.

Il faut parler du tourisme.

Le tourisme n’est pas un « secteur économique » parmi d’autres ni le symbole du « loisir » de privilégiés, etc… mais la partie qui montre le tout.

La réponse au « Que faire ? » de Lénine : l’avenir de l’humanité en croisières de curiosité culturelle, en retraites, autrement dit la récompense de vivre enfin (en fin de vie, occultée par la longévité), pour sa seconde moitié désoeuvrée (de 60 à 100 ans).

PIERRE CAYE: De mon côté, j’aborde la notion de patrimoine plus en juriste qu’en administrateur de la culture. Le patrimoine, avant deconcerner la conservation des biens culturels, définit d’abord un régime général des biens. Or, le patrimoine culturel qui apparaît pour l’opinion commune comme le patrimoine par excellence, se révèle sur ce point de plus en plus vulnérable. La politique culturelle actuelle consiste à marchandiser le patrimoine, à en faire une source de profit, c’est-à-dire, si on s’en tient du moins à la définition du patrimoine que je viens de donner plus haut, à « dépatrimonialiser » le patrimoine, à le réintégrer dans les flux commerciaux dont son régime juridique tend pourtant à l’extraire ; en témoigne le récent rapport Perrault-Bélaval qui vise à transformer l’environnement de Notre-Dame – l’Hôtel-Dieu ainsi que les sous-sols de la place de Lutèce et du parvis de la cathédrale – en zone commerciale. Je ne crois pas que ce projet soit à la hauteur des sentiments qu’a partout suscités l’incendie de Notre-Dame. Il est évident que cette marchandisation du patrimoine artistique est étroitement liée au développement du tourisme et de ses nouvelles pratiques que vous dénoncez.

Ne reste plus du patrimoine au ministère de la Culture que le nom de sa direction. Reste à définir ce que doit être une véritable politique culturelle du patrimoine au service du public, digne des enjeux politiques, juridiques et sociaux qu’implique cette notion prise en son essence.

Sans doute faudrait-il déjà s’engager dans un processus de «démarketing» du patrimoine comme certains acteurs publics au demeurant commencent à le préconiser.

MICHEL DEGUY: Venons-en au Gestell. Je ne crois pas du tout que

« l’industrialisation scientifique du monde », selon une des formulations

à cause d’une vue rendue myope par la « mobilisation totale » (Jünger) au service du Plan. L’hypercomplexité Big Data. I.A., la screenisation générale de l’existence (notre « vie » est une application), l’identification par ADN et algorithmes ne font que déployer le Gestell, le prouver, si on peut dire.

PIERRE CAYE: Je ne dis pas que le Gestell ou dispositif de la technique ne puisse décrire notre siècle.

Davantage, je reconnais pleinement avec Heidegger la nature métaphysique du dispositif, le fait qu’il représente unétat du système, c’est-à-dire de l’articulation de l’être humain, du monde et du principe qui, sous forme du dispositif technique, se présente pétrifié, bloqué, réduit à l’immanence radicale d’une exposition universelle d’étants. Mais je suis moins en accord avec l’idée heideggérienne que le règne de la technique constitue la fin ou l’accomplissement de la métaphysique, et que l’histoire de cette métaphysique se résume à ce long processus de subjectivation et de rationalisation du réel au service de sa disponibilité infinie. À la suite de la crise de 1929, la technique vient à dominer l’économie ; Heidegger ne parle jamais d’économie ; la technique à ses yeux vaut pour toute domination. On ne saurait pourtant faire le procès la domination actuelle sans questionner l’économie ; de fait, à partir des années 1980, la révolution néo-libérale renverse ce rapport : c’est l’économie qui détermine la technique comme en témoigne la théorie économique,aujourd’hui dominante, dite «de la croissance endogène».

La nature du dispositif s’en trouve radicalement changée ; le triomphe du marché s’accompagne d’un processus de désubjectivation qu’Agamben décrit dans son petit essai sur Qu’est-ce qu’un dispositif ?

Le marché ne repose plus, comme le Gestell technique, sur une accumulation de subjectivité, mais, ainsi que le note Sloterdijk dans La mobilisation infinie, sur une accumulation, je dirai plutôt une intensification, de l’énergie cinétique.

Ce n’est plus le blocage du système, sa rationalisation, qui sont en cause, mais sa fluidification, sa désinstitutionnalisation généralisées, voire son chaos organisé.

Nous passons de la mobilisation totale à la mobilisation infinie.

Or, les notions de mise en mouvement et de mobilité ne sont pas les mêmes d’une mobilisation à l’autre. La question de la métaphysique et de sa critique change alors de nature : il ne suffit plus de dénoncer le primat de l’acte sur la puissance qui caractériserait l’ontologie traditionnelle, mais de remettre en cause le couple de l’acte et de la puissance en son ensemble, comme origine de la mobilisation du monde et de l’intensification de son énergie cinétique. Ce qui implique une critique non plus interne mais externe de l’ontologie qui renvoie à son tour à une tout autre généalogie de la métaphysique, celle non plus de l’oubli de l’être, mais de l’oubli de son autre : l’un.

Ce qui m’a conduit à relire les néoplatoniciens, Plotin, Proclus, Damascius, les penseurs de l’un, de façon assez différente par rapport à ceux qui se contentent d’en faire la matrice de l’onto-théologie.

MICHEL DEGUY: «Die Frage nach dem Dinge». De quoi est-il question avec Heidegger ?

Il s’agit du rapport de l’Être au Dire, (« einaï/legeïn »).

L’être «veut dire».

Que veut dire «ça veut dire» ?

Or se joue en ce siècle le destin de « l’être-parlant ». Les êtres-parlant sont expulsés du langage de leur langue. Certes la domestication prête son ouïe anthropomorphiste à un «vouloir dire» du chat, du chien, du cheval. Mais le «vouloir dire» de la girafe au vermisseau, ou du platane au chêne, n’est pas audible.

Or j’ajoute que je ne crois pas que l’écologie salvatrice repose sur cette croyance.

L’être veut dire. Il invente la parole (« le logos »).

Il veut dire quelque chose en choses qui le font oublier. La différence entre «étant», chose, objet est pensable, dans l’attention à Heidegger.

PIERRE CAYE: Vous rappelez combien Heidegger est le philosophe par excellence de la différence, précisément parce qu’il est le seul à fonder la différence anthropologique entre l’homme et l’animal (le Da-sein) sur la différence métaphysique, et plus précisément, ontologique, entre l’Être et les étants. Davantage, vous rappelez que la Parole articule ces deux différences l’une à l’autre, et les fait vivre. L’expulsion hors de la langue des êtres-parlants est la conséquence de la réduction de la différence.

Et vous êtes tout à fait en droit de me demander : «Et votre différence, parle-t-elle ? Où est sa possibilité poétique ?» L’architecture est à mes yeux la poétique de l’Un, ce qui assure la médiation entre l’un et l’être dans le respect de leur irréductible différence ; la poétique architecturale est inscrite, pour le meilleur et pour le pire, au sein même du système productif, au risque de s’y dissoudre mais aussi, pour contrepartie, avec la possibilité même de le renverser de l’intérieur. Il est vrai qu’il y a quelque chose de mutique dans l’architecture. N’est-elle pas, comme l’écrit Nietzsche dans le Crépuscule des Idoles, l’art « qui n’a pas besoin de démonstration, qui dédaigne de plaire, qui répond difficilement, qui ne se sent pas de témoin autour d’elle, qui, sans en avoir conscience, vit des objections qu’on fait contre elle » ! En devient-elle pour autant étrangère à la Parole ?

MICHEL DEGUY: C’est le transcendantal qui demande à être repensé.

La relation kantienne de la subjectivité à l’objectivité reposant sur la distinction séparatrice du phénomène et du noumène aboutit à la dualité postmarxiste, disons communiste, du «subjectif erroné» et de «l’objectif» décrété par l’État totalitaire.

Il n’y a pas d’en soi. Le phénoménal, notre monde de la Terre, ouvre l’être «comme il est».

La différence hénologique ne «remplace» pas, venue des néoplatoniciens, la différence ontologique. L’être et l’un, c’est la question parménidienne : l’Un et le Multiple.

La multiplicité est la splendeur éclatée de l’un.

PIERRE CAYE: Oui, bien sûr, la transformation du système productif, la démobilisation du marché sont une affaire de transcendantal.

Le transcendantal se présente sous deux modalités : esthétique et métaphysique.

L’esthétique transcendantale rend raison de notre rapport au temps et à l’espace, qui lui-même conditionne nos conceptions et nos perceptions ; le transcendantal métaphysique relève de la différence, l’ontologique ou hénologique, peu importe ici. Heidegger a su mieux que tout autre entretisser ces deux modalités, et faire de ce tissage le travail le plus haut de la philosophie. Simplement, il me semble que, pour répondre à l’instantanéisme et à l’ubiquisme du marché et des nouvelles technologies de l’information et de communication qui en assurent la logistique, il importe de dilater l’espace et le temps, qui relève d’un espacement, d’une «diastématisation», d’une mise en intervalle, requérant une force de tenue et de maintien que seule est en mesure de garantir la différence hénologique, c’est-à-dire la différence entre l’un et l’être, entre le principe de cohérence du monde et son principe d’existence.

C’est pourquoi, j’hésiterai à chanter avec vous «la splendeur éclatée de l’un», qui conduit à la dispersion et à la dissémination du multiple jusqu’à l’impossibilité même de le penser comme nous en avertit Platon dans son Parménide. La différence ontologique est alors dissoute, à moins que la violence divine, au sens de Benjamin, vienne relever l’être, son éclatement et son éclat. Je préférerais parler pour ma part de la splendeur de l’un imparticipable, de son ermitage, de son retrait par rapport à toute substance, de toute unitotalité immanente, qui fait de la différence hénologique la gardienne même de la différence ontologique.

Voilà sans doute le point sensible de notre différend sur la différence: la différence l’ontologique a-t-elle besoin d’une garde ? Si oui, cette garde relève-t-elle encore du travail de la métaphysique (ma position) ou dépend-elle d’événements singuliers, voire, comme l’évoque in fine Heidegger, de la possibilité, sinon de l’advenue, d’un dieu.

Transcription du débat entre Pierre Caye et Michel Deguy ayant débuté le 24 mai 2019 par l’intervention de Michel Deguy dans le cadre du séminaire Art, technique, production dirigé par Pierre Caye et qui s’est poursuivi à la suite de la publication du nouveau livre.

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Source autour de la presse . Le Monde diplomatique

Le Monde diplomatique / N°784 / 07 2019

Réconcilier l’industrie et la nature  / Jean  Gadrey.

Aux travers de ces quelques chiffres cet article annonce une tendance plutôt noire

Entre  1974 et 2017 , le poids de l’industrie dans l’emploi total – incluant la production d’énergie et les industries extractives , construction exclue – a chuté de 24,4% à 10,3 % , la part des services marchands ou non, a atteint 81% en 2017 . L’industrie ne produit plus que 14% de la valeur ajoutée chaque année. Cet article met en lumière une nouvelle mise en œuvre de l’industrialisation au travers d’une méthode  basée sur une production liée au cycle de l’économie circulaire. Totalement liée dés la conception du produit manufacturé ou de l’exploitation des ressources naturelles à l’obligation de recycler au mieux les ressources et augmenter la duré de vie de nos objets.

le propos de PH. Bihouix est le suivant.

 

« Pour recycler au mieux les ressources et augmenter la durée de vie de nos objets il faudra les repenser en profondeur, les concevoir simples et robustes ( Ivan Illich aurait dit « conviviaux » ) , réparables et réutilisable, standardisés, modulaires, à base de matériaux simples, faciles à démanteler, n’utiliser qu’avec parcimonie les ressources rares et irremplaçables » avant d’ajouter : « Il faudra enfin mener une réflexion sur nos modes de production, privilégier des ateliers réimplantés prés des bassins de consommation , un peu moins productifs, mais plus intensifs en travail , moins mécanisés et robotisés, mais économes en ressources et en énergie , articulés à un réseau de récupération , de réparation , de revente, de partage des objets du quotidien ».(1)

 

Rien de tout cela ne ressemble au retour à un passé industriel aussi mythifié que pollueur. L’alter industrie qui pourrait nous éviter le pire exigera beaucoup d’innovations, mais distinctes de celles de l’hyper technologie, même si certaines technologies existantes ou à amélioré pourront y contribuer, notamment pour le volet de l’efficacité dans l’usage de l’énergie et des matériaux.

Au niveau de l’emploi cet article nous oriente vers la plateforme emploi-climat (1) , collectif d’une quinzaine de grandes associations et syndicat liés à des chercheurs , a publier en janvier 2017 un rapport intitulé «  un million d’emplois pour le climat » parmi les branches en expansion nous retrouvons en autres : les éco matériaux , le matériel de transport  et le les industries liées à la réhabilitation thermique des logements et bâtiments .

Une autre source (2) met en évidence les efforts liés à la protection de l’environnement comme de la fiscalité : ils peuvent être justes ou injustes. Quand les ultra riches émettent trente à quarante fois plus de gaz à effet de serre que les 10% les plus pauvres , mais que la taxe carbone actuelle pèse quatre fois moins sur les revenus des plus riches , l’injustice flagrante provoque le rejet massif des mesures imposées .

La gestion du projet architectural à un rôle précieux à jouée dans ce processus car la construction est un acteur majeur dans la gestion des ressources. Revendiquer la sobriété contre le consumérisme se révélera insuffisant si l’on ne précise pas quelles catégories sociales seraient invitées à modifier le plus leurs comportements au non de l’intérêt  général. Sur le plan de l’emploi, le défi serai de la sécurisation des parcours professionnels des salariés dont l’emploi actuel serait menacé . C’est à dire en finir avec le « productivisme » et le « téchnologisme » forcenés, qui finira par constitué finalement une perspective désirable par beaucoup.

 

  • « Le mythe de la technologie salvatrice », Esprit, Paris mars-avril 2017
  • W.W. emplois-climat.fr

Debout ! , 20 11 2018, http://blogs.alternatives-economiques.fr

GduBois Chatelet

« Les besoins artificiels Comment sortir du consumérisme » Razmig keucheyan , le résumé de G.D.B

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Razmig keucheyan «Les besoins artificiels Comment sortir du consumérisme»

 

Zones 09 2019

En France, plusieurs associations regroupées en collectif revendiquent l’allongement de la garantie (ou devoir de maintenance) Les amis de la terre, soutenus notamment par France Nature Environnement , halte à l’obsolescence programmée (HOP) et le réseau Action Climat , ont lancé une pétition réclamant l’extension de la garantie à dix ans .

Depuis la loi consommation de 2014, dite «Loi Hamon», le droit français fixe à deux ans sa durée minimale, conformément à une directive européenne de 1999. Auparavant, rien n’empêchait les constructeurs de la fixer par exemple à un an ou même six mois.

 

Le passage à dix ans – ou davantage- nous ferait basculer dans un autre monde. Il bouleverserait la production et la consommation des marchandises. Combinée à d’autres mesures, cette rupture du renouvellement incessant des ferait advenir une société plus soutenable sur le plan environnement.

 

Si une entreprise peut mettre un bien sur le marché et tirer bénéfice de sa vente, c’est qu’elle possède sur lui des droits exclusifs. De ceux-ci découlent en dernière instance les profits des capitalistes. Le mettre en question, comme la fait le mouvement ouvrier depuis ces origines, ouvrirait la voie à une autre organisation de l’économie.

Rallonger la durée de disponibilité des pièces détachées et ressuscité le secteur de la réparation ne sert à rien si les marchandises ne sont pas réparables, c’est à dire conçues pour pouvoir l’être . Or c’est de moins en moins le cas. Coller les composants ou les visser : ce simple choix entrave ou facilite le remplacement d’une pièce. Pour les structures dites « monoblocs », d’un seul tenant l’idées de composant disparaît : il n’y en a plus qu’un seul, à prendre ou à jeter, comme le montre l’exemple des phares automobiles. Les fabricants n’on nul besoin de pratiquer l’obsolescence programmée stricto sensu. Il leur suffit de concevoir des marchandises impossibles à réparer. C’est beaucoup plus simple et juridiquement moins risqué.

L’allongement de la garantie fournirait un levier pour la relocalisation de la production, sans laquelle la transition écologique n’a aucune chance d’aboutir. En effet, les produits à bas coût en provenance de l’autre bout du monde, à grand renfort d’émission de gaz à effet de serre, pourront difficilement satisfaire aux exigences d’une garantie décennale. On l’oublie souvent : la mondialisation marchande a pour corolaire une dégradation de la qualité des biens, ainsi que l’absence de garantie pour beaucoup d’entre eux. S’ils devaient couvrir leurs produits durant dix les industriels devraient contraindre leurs fournisseurs, nombreux et géographiquement dispersés, à leur procurer des composants de qualité.

 

 

Enfin, l’allongement de la garantie doit s’accompagner de l’affichage du «prix d’usage» qui , selon la loi Hamon , désigne « la valeur marchande associée à l’usage du service rendu par un bien meuble , et non la propriété de ce bien » . Le gouvernement de l’époque a confié cette expérimentation au bon vouloir des industriels, sans la rendre obligatoire.

 

Résultat : personne n’a entendu parler du prix d’usage. Il s’agit pourtant d’un outil étonnant. Le prix affiché d’un bien peut être modique, mais son prix d’usage élevé. Les deux varient même souvent en proportion inverse. Un prix bas masque vraisemblablement la piètre qualité des composants, et /ou – cela va généralement de pair – les conditions de travail désastreuses des producteurs. Le prix d’usage inclut les coûts cachés : ceux de la durée de vie limitée qui contraindra le consommateur à renouveler le produit à brève échéance. L’affichage d’un tel indicateur pourrait inciter les clients à payer plus cher à l’achat afin de s’épargner des frais élevés pendant le cycle de vie de l’objet.

 

 

 

Le calcul du prix d’usage dépend de la durée de vie «normale» du bien. Toute marchandise possède une longévité attendue, estimée à la conception et entrée dans nos représentations. Nous attendons qu’un réfrigérateur fonctionne plus longtemps qu’un smartphone – renouvelé en moyenne tous les vingt mois. Plus le produit est durable, plus son prix d’usage baisse, puisque le coût total de l’utilisation se divise par un plus grand nombre d’années. D’autres critères entrent en ligne de compte. Si une voiture vieillissante occasionne des frais de réparation de plus en plus élevés, le coût d’usage explosera.

 

L’affichage du prix d’usage doit s’accompagner d’une information précise portant sur l’ensemble du processus de production. Un nouveau type d’étiquette serait rendu obligatoire , indiquant les conditions de travail qui ont présidé à la production : salaires , temps de travail, respect de l’égalité femmes- hommes , etc ….On renouerait alors avec la tradition des labels syndicaux, qui attestaient jadis la présence de syndicats dans les usines ou les magasins . Lorsqu’il s’agit d’un bien durable, l’étiquette précisera également le coût estimé de son usage dans le temps , un indicateur qui renseigne sur la qualité des matériaux, et donc sur la soutenabilité environnementale .

 

A terme, la logique d’affichage du prix d’usage prépare les consciences à un basculement plus fondamental, que certains appellent l’économie de la fonctionnalité: on vend des usages, et non plus des objets. Je n’achète plus une voiture, mais du temps de conduite. En d’autres termes, il n’y a plus de transfert de propriété. C’est le principe de la location, généralisé à l’économie tout entière. La valeur d’usage devient alors hégémonique par rapport à la valeur d’échange.

 

 

 

Pour rendre concevable une transition de ce genre, il faudra encore affronter les forces sociales qui soutiennent la valeur d’échange. Elles sont puissantes. Dans cette perspective, l’économie de la fonctionnalité doit s’accompagner d’un projet politique à même de mobiliser de larges secteurs sociaux et , en premier lieu, les classes populaires.

 

La défense de la valeur d’usage contre la propriété privé forme le socle commun du socialisme et de l’écologie politique ; elle en constituera sans nul doute le point de départ.

 

Lien :

Loi du 17 mars 2014 relative à la consommation , chapitre II , section 1 , article 4 http://www.legifrance.gouv.fr

Signez la pétition «garantie dix ans maintenant», les Amis de la Terre , 24 10 2016, http://www.amisdelaterre.org

loi consommation de 2014 , dite «loi Hamon»

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« André Gorz une vie » Gianinazzi Willy , le résumé de G.D.B

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Gianinazzi Willy. 2019. «André Gorz une vie» La découverte , Editeur (14)

P.235:

1972 est l’année de toutes les alertes «celle de la prise de conscience planétaire , y voit l’an 1 de l’ère écologique».

A distance de quelques mois paraissent deux rapports d’experts très alarmants, que Gorz épluche en détail. Le premier, A Blueprint for Survival , dirigé par Goldsmith , est publié en Angleterre dans le numéro de Janvier de The Ecologist ; la version française , Changer ou disparaître , sort en volume aussitôt. Le second The Limits to Growth ( « les limites de la croissance ») , à été commandité par les patrons et financiers du Club de Rome . Traduit en français sous le titre Halte à la croissance ?

Il a un retentissement mondial . En simulant le développement planétaire pour les décennies à venir , ce rapport conclut à l’effondrement du système si rien n’est fait rapidement .

P.236:

Début juin 1972 , l’ONU convoque à Stockholm la première conférence mondiale sur l’environnement qui adopte le concept d’ « éco développement » forgé dans une optique planificatrice par Ignacy Sachs (celui , libéral , de développement durable en sera un avatar abâtardi).

P.242:

Avant tout, nous travaillons beaucoup moins puisque les produits beaucoup plus durables seront fabriqués en quantités plus petites.

La course au rendement, le travail abrutissant et affolant, les «cadences infernales» n’aurons plus de raison d’être . la semaine de vingt heures deviendra possible et «l’épanouissement intellectuel et culturel» (Mansholt) de chacun pourra et même devra devenir prioritaire, puisque la production de bien superflus et à usure rapide sera bannie. (…) Sicco Mansholt, du reste , parle expressément du «minimum vital assuré à tous», et c’est logique: le droit à un revenu ne pourra plus être lié à l’occupation d’un emploi (Le Nouvel Observateur 10 avril 1972).

Le dépassement du capitalisme reste en effet d’actualité à l’heure de la crise écologique.

Non pas que le système n’ait pas de ressources pour agir. Mais s’il est tout à fait capable d’intégrer les contraintes écologiques, c’est à son seul profil et pour maintenir, voire renforcer sa domination sur la nature et sur la société . La prise en compte de ces contraintes bute sur une fatalité , mais offre au capitalisme deux solutions.

P.243:

Elle à pour effet inévitable d’inhiber la croissance en pesant sur les coûts de production et sur le taux de profit, avec les conséquences sociales catastrophique que l’ont a dites- la crise énergétique qui bat son plein en 1974 entraîne ce genre de contrecoup. des mesures autoritaires et antisociales en vue d’imposer l’austérité sont alors à craindre . Mais du côté des solutions – envisagées par le Club de Rome -, cette prise en compte de la crise donnera naissance à ce que plus tard on appellera le capitalisme Vert , que Bosquet analyse comme la mainmise des groupes monopolistes sur les nouvelles activités de dépollution et de recyclage ; ce qui , prévoit, il induira, dans une direction productiviste inchangée, une relance du cycle d’accumulation fondé sur la capitalisation de la Nature elle-même, sur la subsomption par le capital de la totalité des facteurs et des conditions permettant la vie sur terre. La boucle sera alors bouclée ; la loi du profit qui envahi les dernières enclaves de la nature.

P254:

Au départ, la subdivision des tâches, comme le rappelait Marglin , avait pour but principal la domination ; mais uns fois instaurée, elle a entrainé la mécanisation, l’automation et , de façon irréversible, l’éclatement de la production en activités, au savoir spécialisé, qui ne valent que combinées. Plus que jamais, le «contrôle ouvrier» sur la production s’avère impossible ; comme il est arrivé aux conseils italiens et aux ouvrier de Lip, il ne peut que déchoir en simple gestion de la force de travail. Il faut s’y résoudre : le pouvoir ouvrier périclite à mesure que le capitalisme se complexifie par l’incorporation du savoir dans les machines (automatiques et cybernétique) et par la division du travail (micro-et macroéconomique).

Dans ces conditions, une autocritique s’impose : au bout du compte admet Gorz , l’hypothèse d’un capitalisme arrivé au stade ultime, celui qui promeut la figure de l’ouvrier polyvalent maîtrisant l’ensemble de la production, n’a été qu’une illusion «anarcho-syndicaliste» nourrie par Marx dans les Grundrisse et, à sa suite, par les théoriciens de la nouvelle classe ouvrière aux côtés desquels il reconnaît s’être rangé au milieu des années 1960 . Les capacités de l’ouvrier demeurent bridées par un travail parcellisé, quelconque et routinier. Les implications de cette constatation sont énormes. car si , dans un tel système complexe, « la classe qui , collectivement , développe et met en œuvre la totalité des forces productives, est incapable de s’approprier cette totalité, si elle «est devenue structurellement incapable de se rendre maîtresse de la production et de la société» (1)non seulement l’autogestion est impossible, mais la classe ouvrière n’est plus le sujet de la transformation sociale et il n’y a plus grand-chose à espérer de la lutte au sein du travail . Cela se confirme dans les comportements : les techniciens sont happés dans les stratégies managériales de l’investissement personnel et les OS ne se reconnaissent ni dans le travail «sans qualité» ni dans la classe ouvrière .

L’inversion par rapport à l’idée marxienne du prolétariat est complète. Non seulement le nouveau prolétariat postindustriel ne trouve plus dans le travail social la source de son pouvoir possible : il y voit la réalité du pouvoir des appareils et de son propre non-pouvoir. Non seulement il n’est plus le sujet possible du travail social , par la négation d’un travail perçu comme négation.

  • Les adieux d’André Gorz au prolétariat (entretien avec Michel Contat et François George).

André Gorz, lettre à D. P. 44. «la théorie menace toujours de devenir un carcan qui interdit de percevoir la complexité mouvante du Réel».

P.308:

Ponos, poiésis et praxis.

Dans la Crèce antique , ou l’on peut répartir les activités humaines en trois catégories étanches (pronos, poésis , praxis), il est cantonné à la sphère privée. Pratiqué par les esclaves, il est corvée par les femmes, besogne, dans tous les cas , associé au ponos à la pénibilité d’ou le substantif «travail» dérivé de l’instrument de torture du Moyen Age, le Tripalium, destiné aux récalcitrants. La deuxième catégorie correspond à la poésis , c’est à dire à l’activité «créatrice» des artisans qui ne travaillent pas mais oeuvrent en mêlant l’utile au beau, ce qui est déjà une façon de s’élever au-dessus de la nécessité.

Ponos et poéisis sont dévalorisés parce qu’ils désertent la seule spère qui compte , la sphère publique ou s’épanouit la praxis, c’est-à-dire ou les hommes libres s’occupent des affaires de la Cité et ont le temps de s’adonner à la skholé (l’otium des Latins), soit à l’étude ,au loisir et à la contemplation. En transposant le catégories péripatéticiennes , là est le «faire» instrumental assujetti à la nécessité matérielle, ici «l’agir» autonome jouissant de la liberté. ….. se distinguant des société de travail, la «polis» athénienne est le prototype occidental de la «société de culture» à laquelle Gorz aspire pour l’ensemble des humains . (2)

(2) André Gorz, Misères du présent, richesse du possible op.cit,p.131

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« Bernard Charbonneau »de Daniel Cérézuelle , le résumé de G.D.B

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Cérézuelle Daniel. 2018, «Bernard Charbonneau» Le passager clandestin, Editeur.

  • (L’écoumène, désigne l’ensemble des terres anthropisées, l’érème est la limite de l’écoumène)
  • «Décroissance» réactualisé en 2001 pour dénoncer l’imposture du «développement durable». il s’agit de mettre l’accent sur l’urgence d’un
  • constat : une croissance infinie de la production et de la consommation matérielles ne saurait être tenable dans un monde fini.
  • D. Cérézuelle mais en évidence le cœur du travail de B. Charbonneau

P.36:

«L’idéologie économiciste» qui colonise les esprits et entretient la fascination des modernes pour la croissance économique repose en grande partie sur occultation des coûts de cette croissance. Or, comme le développement est un processus multidimensionnel, Charbonneau a donc consacré une grande partie de son œuvre à l’inventaire et l’analyse des coûts du développement , tels que chacun d’entre nous en peut faire l’expérience ».

Ce principe de résonnement pourra donné à notre recherche une position solide dans l’argumentation et les donnés produite par le corpus opérationnel en seront le lien. Un autre paramètre social est mis en avant dans cette présentation P.37 à prendre en compte.

Charbonneau a consacré un ouvrage intitulé (Dimanche et Lundi, Denoël, 1966) la question du travail et des loisirs dans la société technicienne. Il ne s’y attarde guère sur la question de l’exploitation du travailleur en système capitaliste : pour lui cette critique du travail industriel a déjà été faite et relève désormais de l’évidence. Ce qui l’intéresse c’est de comprendre pourquoi la critique échoue à provoquer une amélioration du travail. Qu’elle se réclame des valeurs de gauche ou de celles de droite , la société moderne a hérité de la bourgeoisie la religion du travail et de la productivité, cette obsession a pour contrepartie la dépersonnalisation du travail, sans cesse accrue par son organisation au non de l’efficacité.

Pour Charbonneau «la division et l’organisation du travail, la dichotomie toujours plus stricte du manuel et du travail intellectuel, n’est pas le fait du capitalisme ou du socialisme , mais de la société industrielle, les nations les plus progressistes, ou les plus progressives – sont celles qui la pratiques le plus strictement» .

Ce n’est pas la bourgeoisie américaine ou la bureaucratie soviétique qui ignore l’homme, c’est un adversaire autrement redoutable : la logique.

Et c’est cette même logique de l’organisation qui favorise la prolétarisation des travailleurs du tertiaire et des cadres, prolétarisation acceptée et intériorisé grâce aux mirages de la consommation.

Nous trouvons dans cette analyse une piste de traité le projet architectural en totale dépendance de la ressource brute non transformée ainsi que la gestion du travail et également de son organisation sur le plan réellement humain. Nous pouvons comprendre que pour devenir cohérant dans une démarche éco-responsable dans l’acte de construire ce facteur humain est obligatoirement à prendre en considération sans aucun parti pris idéologique politique ou social.

P.86:

L’idéologie du travail, des Loisirs et de l ‘Emploi ne peut mener qu’à un désastre écologique et humain. Un seul moyen de l’éviter. Prendre la direction inverse, c’est-à-dire réintégrer dans le travail le part de nature et de jeu refoulée dans le loisir, et dans les activités de loisir,l’effort et le sérieux du travail .

Et bien entendu refuser l’emploi pour l’emploi, surtout pour les industries automatisées dites «de pointe» qui est une absurdité. Le progrès technique permet d’envisager aujourd’hui une économie ou la production industrielle automatisée n’aurait besoin que d’une main-d’œuvre peu qualifiée, fournie par un service civil de toutes les classes de la population. Au lieu d’envahir la totalité de l’existence , cette production mécanisée serait limitée à un strict minimum vital distribué gratuitement car payé en travail par ce temps de service . Ainsi tous ceux qui ne se contenteraient pas de survivre à ne rien faire pourraient se consacrer sans péril de misère, mais non sans peine ni risque à leur mesure, à des activités de l’esprit ou à un travail de leur goût, personnellement pratiquer en famille ou en coopérative.

Une double casquette dans la formation d’architecte, pourrait permettre une organisation du projet et de la phase chantier orienté vers cette approche dans l’organisation de la valeur travail et loisir. Ce paramètre humain pourrait être pris en compte dans la conception du projet architectural et sa mise en œuvre .

P.103:

En s’étendant à l’oekoumène et à une politique qui ne fait que traduire ses exigences, le marché façonne la vie et son environnement encore plus efficacement que ne le ferait une volonté totalitaire . Mais pas plus que le communisme, cette volonté-là ne sait ce qu’elle fait, surtout depuis qu’elle a perdu la tête et que les multinationales sont devenues des administrations impersonnelles. Car comme le communisme, l’économie est moins une science qu’une religion.

Par cette approche B. Charbonneau permet de mettre à plat les divergences possible entre la politique et les dogmes économiques. L’urgence climatique et la crise des valeurs sociales doivent devenir notre priorité et surtout dans l’acte de concevoir et de réaliser notre habitat.

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