Le dictionnaire indique que le terme « vernaculaire » provient du latin vernaculus , qui signifie « indigène, domestique » verna désignant « l’esclave né dans la maison ». Reconnaître les cultures vernaculaires, ce serait donc d’abord rendre aux peuples réduits en esclavage leur place dans la maison commune de l’histoire des hommes

Les robots industriels en quelques chiffres !

La France compte 42 000 robots dans ses usines, selon le rapport « World Robotics 2020 Industrial Robots » présenté par la Fédération internationale de robotique, soit une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. L’industrie client la plus importante est l’automobile avec une part de 40% des installations en 2019. La France fait partie des trois premiers utilisateurs de robots industriels au sein de l’Union européenne : le stock opérationnel de l’industrie, d’environ 42 000 unités, est « environ le double du stock du Royaume-Uni qui compte 21 700 unités », fait savoir le rapport. Le principal pays utilisateur de l’UE reste l’Allemagne, qui dénombre un stock opérationnel d’environ 221 500 unités – soit environ cinq fois le stock de la France – suivi de l’Italie avec un stock opérationnel de 74 400 unités.

Le passé devient intéressant et se déploie comme une base de données d’informations précieuses lorsqu’on le confronte aux questions de l’actualité et aux priorités du présent qui sont à nos yeux :

« L’harmonie des sociétés humaine et le rapport de celle-ci à la nature. »

Les « nouvelles architectures vernaculaires » sont collectives. Pour créer des abris, des espaces, elles recourent à des compétences spécialisées d’homme de métier d’ingénieurs et d’architectes, mais mobilisent surtout la capacité de coopérer au sein de ces sociétés qui se construisent en bâtissant. Ces « nouvelles architectures vernaculaires » recourent aux matériaux disponibles en abondance et à faible coût ; elles réemploient et recyclent. Ainsi par exemple, Simon Vélez qui a développé une expertise exemplaire dans la construction en bambou, met en valeur « le bois de l’homme pauvre » « le bambou ».

Simon Vèlez architecte colombien tire explicitement les leçons de l’architecture vernaculaire lorsqu’il se définit comme un architecte de toitures :

« Je projette le toit en premier, ensuite seulement je me préoccupe de ce qui est dessous .Les toits doivent faire face aux conditions météorologiques et sont toujours un miroir des cultures dont ils sont issus .Il est malheureux que le toit à deux pans ait été disqualifié par le succès du mouvement moderne et soit devenu un symbole de l’architecture pittoresque. Frank Gehry est aussi, dans une certaine mesure, un architecte de toitures, le problème est que chez lui, on ne sait jamais ou finissent les toits et ou commencent les murs. Du reste je fais exactement le contraire, jamais je ne projetterais un plan compliqué.

Mon architecture est une architecture des tropiques. Dans un pays ou il pleut beaucoup, il faut construire des toitures avec de grands avant-toits, comme on les voit dans l’architecture chinoise ou indonésienne. La découverte de l’architecture indonésienne a été décisive dans ma vie, j’ai été frappé par ces énormes toits de bambou lancés sans aucune inhibition. Influencé par le Modulor de Le Corbusier, j’avais toujours pensé qu’un toit ou une pièce ne devait pas dépasser une certaine hauteur. Mais en Indonésie, des hommes pauvres construisent eux-mêmes des toits qui culminent à 10,15 mètres !

C’est une geste de culture, une sorte d’exhibitionnisme sans vanité. »

Florance Sarano, Tyin, Ana Heringer, groupe de jeunes architectes qui on créées BASE habitat nous disent également ceci.

« Le choix d’un matériau de construction ou d’une forme a des conséquences au plan économique, environnemental et social. La tendance forte au niveau global est d’imiter le mode de vie occidental, ce qui fragilise les cultures endogènes et augmente leur dépendance à l’égard des marchés extérieurs. Je crois qu’il est important de se concentrer sur le potentiel existant et les avantages qu’il offre. Pour moi, cela me semble la stratégie de développement qui a les meilleures chances de succès. »

Florance Sarano, Tyin, Ana Heringer, « construire ailleurs » Villa Noailles, 2010.

Nos volontés et nos démarches avec cette proposition de maison en kit G.DU.BOIS sont les suivantes :

L’auto construction et « l’architecture vernaculaire nouvelle » fait face à deux problèmes essentiels qui sont les normalisations de construction et de qualification en général qui peuvent bloquer la validation de celle-ci auprès des organismes d’assurance.

Avec cette structure en kit et conforme au normes de calcul ( en cours de validation avec le FCBA de Bordeaux) nous pouvons répondre aux pertinences de la construction vernaculaire en liant celle ci avec une composante totalement normée. La production robotique devient à ce moment de la construction une étape qui garantit ces éléments. Le client est l’acteur de cette future construction et permet aux autres corps d’état locaux de greffer leurs compétences et leurs assurances professionnelles à la suite de ce gros œuvre normé en utilisant une ressource et des techniques locales.

Dans une étape prochaine nous pourrons produire en collaboration avec d’autres acteurs de maitrise d’ouvrage ou de maitrise d’œuvre et envisagé la conception de nouvelles typologies d’architectures plus complexes, tout en restant dans un processus « d’architecture vernaculaire actualisée ou nouvelles »

Le collectif G.DU.BOIS Paris le 13 11 2021

Giuseppe Penone

« Il y a un esprit de la matière formé par un être vivant qui mémorise dans sa structure la forme de sa vie. Symboliquement, c’est comme si un sculpteur produisait une œuvre qui contiendrait sa propre nécessité à chaque moment de sa vie . »

Sève et pensée BNF Editions . 2021

Patrick Bouchain

« J’ai toujours pensé que la matérialisation de l’architecture n’a pas lieu au moment où elle se dessine, mais au moment où elle se construit. Sinon, elle n’a pas de sens.

L’architecture vernaculaire, née sur place , façonnée par les contraintes, est par définition plus contextuelle. Sa force en même temps que sa fragilité, vient du fait qu’elle se situe dans la permanence et non dans l’événement . »